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Dans les années 1980, le Percheron français voit ses effectifs augmenter et trouve de nouveaux débouchés. En 1983, pour le centenaire de l'ouverture du stud-book et à l'occasion du mondial de la race au Canada, les haras nationaux et la Société Hippique Percheronne de France lancent un grand plan de retour du Percheron à l'attelage. Le 2 septembre de cette même années, « quelques farfelus » organisent la première course de trait-tract avec des Percherons dans le berceau de race, marquant symboliquement la naissance française du Percheron de loisir. Le plan parvient à s'imposer en une dizaine d'années, et à convaincre la plupart des éleveurs de s'orienter vers un cheval plus léger, destiné à l'attelage et non à la boucherie. En 1989 est organisé le premier congrès mondial du Percheron en France, qui attire 50 000 visiteurs au haras du Pin, et qui marque cette nouvelle orientation. À partir des années 1990, l'essor du tourisme et des loisirs donne un nouveau souffle à la race. La Société Hippique Percheronne anticipe cette ouverture en interdisant la caudectomie (coupe de la queue) en 1993, plus tôt que chez les autres races de trait, à la demande des Allemands, et peut-être sous l'influence de publications comme Cheval magazine. Parallèlement, les Japonais importent massivement des chevaux français pour leurs compétitions de trait-tract, surtout dans l'île de Hokkaidō où se déroulent les courses et les entraînements. Une vague de popularité pour le Percheron s'observe aussi aux États-Unis, comptant 1 088 animaux en 1988, pour 2 257 en 1998.Le haras du Pin se met à importer des Percherons américains pour alléger le modèle des chevaux (jusqu'alors sélectionnés pour leur viande), leur donner du sang et les adapter aux loisirs. En 1993, l'étalon gris diligencier « léger et enlevé » Silver Shadow Sheik entre au haras, devenu le symbole de cette nouvelle orientation de la race, il suscite de nombreuses réactions dans le milieu de l'élevage traditionnel et donne naissance à plus d'une centaine de poulains. L'un de ses premiers fils, l'étalon noir Gallien, marque fortement l'élevage grâce à la qualité de ses poulains. Cette importation est suivie de nombreuses autres, uniquement des étalons diligenciers de robe noire, afin d'avoir des poulains adaptés à la traction rapide au trot. Des éleveurs privés français adoptent eux aussi des Percherons américains, séduits par leur haute taille, leur physique plus léger et leur trot rapide, c'est le cas notamment de la maison du Percheron à La Bretonnière. La dernière phase de ce retour au Percheron léger se traduit en 1998 par la révision du stud-book de la race, et la création de deux sections séparées pour les chevaux « traits » et les chevaux « diligenciers ». Elle est suivie de la création de la société percheronne d’attelage.Les tramways de Disneyland Parissont tractés par des Percherons. La nouvelle sélection se fait lentement, à cause du faible nombre de Percherons diligenciers présents en France. Elle est toutefois bien accueillie par les éleveurs, et se traduit par une augmentation des nouvelles naissances enregistrées chez la race, qui passent de 800 à 1 100 entre 1995 et 2000. De jeunes éleveurs s'installent en dehors du berceau de race, et s'intéressent aux activités sportives avec le cheval, aux loisirs, et aux exportations. La plupart sont des cadres, des commerçants et des professions libérales passionnés, qui font de l'élevage une activité à mi-temps. Désormais, l'élevage est fortement mondialisé. La nouvelle orientation permet à ces Percherons plus légers, avec des tissus de qualité et une robe plus foncée, d'être utilisé dans les concours d'attelage et dans les parcs de loisirs, comme le Puy du Fou. De plus, on observe un regain de popularité pour la robe noire. Disneyland Paris possède depuis les années 2000 la plus grande écurie européenne de Percherons au travail, en 2006, sur une centaine de chevaux de trait présents, une trentaine sont des Percherons. Ils sont acquis lors des ventes annuelles des haras nationaux et tirent des véhicules anciens sur main's street dans le parc. En 2011, l'étalon reproducteur diligencier noir Gallien, l'un des meilleurs des haras nationaux, est vendu âgé de 17 ans à un marchand pour 200 €, à la suite d'un probable dysfonctionnement administratif. Le marchand le revend à la boucherie en Italie. Le sort de Gallien, considéré comme l'une des mascottes de la race, suscite de vives réactions.

La traction forme le principal débouché de la race, en effet, sa puissance et ses qualités nées de sa sélection historique l'y prédisposent. Une jument percheronne australienne détient d'ailleurs le record du monde officieux de traction, avec 1 547 kg déplacés sur près de 5 mètres. Attelage de loisir, de promotion et de compétition. En France, le Percheron est désormais attelé devant des roulottes et des chariots bâchés pour le tourisme, mais aussi à des carrioles élégantes pour les mariages. En Allemagne, il est surtout connu à travers ses participation à la fête de la bière, en Grande-Bretagne, il est également mit à la traction pour des événements à caractère promotionnel mais subit la concurrence du Shire. L'attelage publicitaire, inconnu en France, est particulièrement développé en Allemagne et aux États-Unis, où de grandes entreprises (Budweiser, The Walt Disney Company, etc.) utilisent le cheval Percheron afin de valoriser leurs produits et d'attirer l’œil. Les Percherons sont utilisés pour des défilés, des tractions de traineaux et de véhicules hippomobiles dans les grandes villes des États-Unis. L'un des plus célèbres équipages américains appartient à la compagnie Heinz, ses nombreuses apparitions incluent le tournoi de la parade des roses. En Australie, ce cheval est destiné presque uniquement aux loisirs, une entreprise de Melbourne en emploie plus de 40 pour l'animation des mariages. Le Percheron diligencier permet la traction rapide des voitures légères d'attelage sportif. René Muller est ainsi devenu champion de France d'attelage à deux chevaux en 1999, avec un équipage de deux diligenciers Percherons. La race s'est également illustrée à la traction du flobart pendant la route du Poisson en 1999. Le trait-tract, course de chevaux de trait attelée, reste populaire à Hokkaidō au Japon mais n'a jamais suscité l'engouement du public en France. 70 % des chevaux dits « ban'ei » concourant dans cette discipline au Japon sont des Percherons, ou issus de croisements avec des Percherons, dont le poids peut dépasser la tonne. Le cheval Kintaro, drivé par Kanayama, a acquis une certaine popularité : ces courses sont l'objet de paris et attirent jusqu'à 5000 spectateurs. Les charges tractées dépassent les 500 kg.

Quelques agriculteurs français continuent de labourer et travailler la terre avec ces chevaux, surtout lorsqu'il s'agit de petites surfaces au terrain difficile. Les éleveurs espèrent que le développement de l'agriculture biologique va généraliser l'usage du Percheron pour le travail des vignes. Des expériences de remise au travail agricole couplées à un caractère événementiel ont été mises en place, par exemple à Nogent-le-Rotrou où un couple d'agriculteurs vient vendre ses produits au marché avec un attelage. Le Percheron est de retour en ville, servi par sa docilité et sa présence attractive, mais aussi son rôle de trait d'union entre les agents municipaux et les habitants. De plus en plus de collectivités l'adoptent pour des travaux urbains tels que la collecte des déchets, l'entretien des espaces verts et le ramassage scolaire, notamment Saint-Pierre-sur-Dives, Cabourg et Trouville-sur-Mer, qui a acquis le hongre Festival en 2001, et une jument en 2003. D'autres se trouvent à Argentan, Honfleur et Deauville, mais cette présence du cheval en ville reste encore faible en comparaison avec New York et Montréal.Le débardage français emploie en revanche très peu de Percherons (6 % en 1994, où 130 personnes pratiquant ce métiers sont recensées), ce qui est néanmoins cohérent avec le peu de zones forestières présentes dans l'Ouest de la France. Les qualités de débardeur du cheval ne sont pas en cause puisqu'en Allemagne, où l'on comptait 3000 débardeurs équins en 1996, ce cheval est énormément utilisé dans le massif de la Forêt-Noire et le Bade-Wurtemberg. L'influence du parti politique Alliance 90 / Les Verts a notamment conduit à généraliser l'emploi du Percheron dans les zones sensibles ou difficilement accessibles. En Angleterre, le Percheron est également mit au travail forestier et agricole.

À l'instar de la majorité des chevaux de trait français, le Percheron continue à être élevé pour sa viande, un tiers du cheptel total est concerné en 2009, dont 70 % du cheptel français. D'après les éleveurs, désormais, « la viande de percheron se vend très mal. Elle est grasse, les amateurs préfèrent la viande du pur-sang », dont la couleur est rouge sanguine contrairement à celle, grise, du Percheron engraissé pour la boucherie. Les spécialistes estiment néanmoins que la poursuite de l'élevage à cette fin est nécessaire à la pérennité de la race.

Le retour de courses de Percherons montés comme animation dans les villages, ainsi que cela se faisait au xixe siècle, est évoqué pour populariser la race.

Le nombre total de Percherons dans le monde est estimé à 20 000 en 2009, si ce chiffre peut paraître élevé, plusieurs éleveurs et spécialistes considèrent que la race est menacée en raison de la faible rentabilité de son élevage, et de sa rareté dans son berceau d'origine, où l'on compte seulement 100 à 200 spécimens. L'élevage d'un Percheron est onéreux, à raison de 2 500 € par an en 2009. Un congrès mondial du cheval Percheron est organisé régulièrement dans les pays où ce cheval est élevé. Le premier a été accueilli par la Grande-Bretagne en 1978, bien que la majorité d'entre eux se soient tenus en Amérique du Nord, quatre (1980, 1989, 2001 et 2011) se tiennent en France, celui de 2001 a vu 450 chevaux et une quinzaine de délégations étrangères présentes. Le haras du Pin l'a reçu à nouveau entre les 23 et 25 septembre 2011 : une vingtaine de délégations étrangères, 15 nations provenant des 5 continents, 500 chevaux et plus de 55 000 visiteurs ont participé à cette manifestation internationale. Le Percheron est également présent au mondial du cheval de trait, organisé tous les deux ans à Conty.En France

Société hippique percheronne de France

Le haras du Pin est un haut lieu de l'élevage du Percheron. La Société hippique percheronne de France est l’association nationale de la race en France, agréée par le Ministère de l’Agriculture, sa création remonte à 1883. Elle a pour vocation de rassembler les éleveurs, organiser la sélection et la diffusion de la race, et tenir le stud-book. Le haras du Pin reçoit le concours national français de la race chaque année, en septembre, le 108e s'est tenu en 2010. La foire aux poulains se déroule fin novembre à Le Mêle-sur-Sarthe. Le Percheron est présent au salon international de l'agriculture et au salon du cheval de Paris. L'aire d'élevage française est longtemps restée relativement limitée avec, dans l'ordre, l'Orne, l'Eure et Loir, la Sarthe et le Loir et Cher, mais depuis quelques années, des éleveurs se sont installés dans des très nombreuses régions, à l'exception notable de la Bretagne, des régions méditerranéennes, du Nord, et de tout le quart nord-est du pays. Un certain nombre de chevaux élevés en dehors du berceau de race sont destinés uniquement à la boucherie, et non-inscrits au stud-book. En 2000, les éleveurs français ont fait saillir 2181 juments par les 167 étalons en activité, ce qui fait du Percheron la troisième race de trait française en termes d'effectifs, après le Comtois et le Breton. 

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